Date Thu, 8 Mar 2001 15:10:51 +0100 |
yooooO pOppoPzissioNT Bo en Kbo tu pèZ sur la ToAAAle !
keEp zA mo.ove !! :]Ut.Op.ie.. . ?
no StrucTur.. nO fraMe !
pad' cadr. . .. !
sO !
nO. ...PoPoPziSssioN !!!!
???????????????????????????????????????so... . .
Nous allons tout d'abord voir comment le mensonge constitue l'un des
fondements des contre-utopies, leur permettant de subsister et de braver
l'épreuve du temps. Un réseau de pratiques mensongères garantit au pouvoir
en place la maîtrise et l'indiscutable soumission des individus gouvernés.
http://palissy.humana.univ-nantes.fr/cete/tvx/adm/cadre.html
Le pouvoir contre l'art
Ce qui peut paraître frappant dans nos contre-utopies, est l'opposition
perpétuelle du régime à l'art. Il y a plusieurs raisons à cela : si l'art
est synonyme de liberté (mais aussi d'originalité), il est normal que les
systèmes totalitaires soient réticents à son expression. Dans Le Meilleur
des Mondes, la discussion finale avec l'Administrateur Mustapha Menier nous
en dira plus long : « Il faut choisir entre le bonheur et ce qu'on appelait
autrefois le grand art. Nous avons sacrifié le grand art. Nous avons à la
place les films sentants et l'orgue à parfums. » (p. 244). Nous retrouvons à
nouveau (mais le verrons plus loin) l'opposition bonheur/liberté : l'art
devient donc l'ennemi du bonheur. Une autre raison survient de la crainte
qu'ont les régimes contre-utopiques du passé ; le refus de l'art est en fait
un refus du passé comme l'explique à nouveau l'Administrateur : « La beauté
attire, et nous ne voulons pas qu'on soit attiré par les vielles choses. »
(p. 243).Dans 1984, le Parti refuse l'émerveillement des sens : « Le Parti disait de
rejeter le témoignage des yeux et des oreilles. C'était le commandement
final et le plus essentiel. » (p. 118). Comment dans ces conditions est-il
possible de songer même à l'idée d'une émotion artistique ? « Pour Orwell,
un régime devient totalitaire à partir du moment où il exerce sur les
individus, une emprise anormalement répressive. » selon B. Gensane (p. 54).
Que dire, en conséquence, d'un régime qui sanctionne et prohibe même l'art ?
Le mépris du Parti est sensible dans l'utilisation qu'il fait des musées :
C'était un musée affecté à des expositions de propagande de diverses sortes
: modèles réduits de bombes volantes et de Forteresses flottantes, tableaux
en cire illustrant les atrocités de l'ennemi, et ainsi de suite. » (p. 143).
Les membres du Parti s'opposent aussi aux prolétaires par leur absence de
manifestations : « Winston fut frappé par le fait étrange qu'il n'avait
jamais entendu chanter, seul et spontanément, un membre du Parti. » (p.
202).L'originalité d'Ira Levin est de proposer une société où l'art est absent ou
dénué d'intérêt (du fait de son inexpressivité) dirigée par un ordinateur et
des programmeurs qui ont seuls accès (comme c'est le cas pour les dirigeants
du Meilleur des Mondes ) au véritable art. En effet, Une fois parvenu dans
Uni, Copeau découvre nombre de trésors : « Entre les portes, étaient
accrochés des tableaux, de très beaux tableaux, certainement tous Pré-U »
(p. 324) ; « au mur un grand tableau représentant des nymphéas[1] sur un
étang » (p. 329) ; « Ils virent la bibliothèque [...], l'auditorium de
musique, le théâtre, les salons » (p. 339). Copeau découvre un monde
séduisant (« je me demande, si c'est la logique de Wei qui m'[Copeau] a
convaincu, ou bien le homard, Mozart et toi [Deirdre] » p. 344) et des
hommes, les programmeurs, dont les motivations sont humblement humaines :
Pour nous tous, il n'est qu'un but, un seul : la perfection » (p. 339).
Pourtant, après la destruction d'UNI, Copeau, dont la position d'assassin
(d'UNI)-libérateur (de ses semblables) est ambivalente, voudra rendre l'art
des époques passées aux hommes, de manière symbolique : « Il avait eu
l'intention d'emporter [...] un petit tableau ou un objet d'art, pour
Julia. » (p. 366). De toutes nos oeuvres, c'est la seule où les personnages
dissidents parviennent à reconquérir leur identité en rejetant le
totalitarisme.
HE DIEUDO tu nous suis toujours !!!
AbrAcAdAbrA
Tu veux la SôCe
reste sur tes paste controle too
Le récent article de Robert Redeker dans le Monde [1] est essentiel, au
plein sens du terme, car il insiste sur ce qui doit être l'essence de la
formation scolaire, mais aussi au sens vulgaire car il importe de préserver
cette essence de l'école contre la pression croissante des dérives
utilitaires. Il est d'ailleurs remarquable que ce texte a interpellé nombre
d'entre nous, malheureusement en soulevant chez beaucoup la même inquiétude:
ce discours ne risque-t-il pas de se disqualifier aux yeux de bien des
lecteurs en ignorant trop d'aspects du terrain, des acteurs et des enjeux,
et en masquant l'essentiel derrière une vision erronée du contexte [2].L'essentiel, Robert Redeker le dit mieux que nous ne saurions le faire,
c'est la formation de l'homme et du citoyen. Cette formation inclut certes
les humanités. Mais pourquoi en exclure les sciences, et même les arts,
comme il semble le faire, au moins par omission, donnant par là-même un
parfum corporatiste à la défense d'une école humaniste et républicaine ? Le
siècle des lumières, qui a préparé la République, n'avait pas un tel dédain
pour la science et la technologie, qui autant que les humanités forment
l'homme dans sa connaissance et sa maîtrise de lui-même et du monde.Oui, l'école doit être un lieu de formation de l'individu, pour lui-même, et
de régénération de l'Humanité et de la République. Et non, ce ne doit pas
être un lieu où l'on moule de futurs consommateurs et les rouages d'un
système de production de plus en plus inhumain, et non-humain. Mais cela
n'exclut nullement, bien au contraire, que l'on y parle du monde dans lequel
les nouveaux hommes seront appelés à vivre, et dans lequel ils devront se
retrouver et exercer leur citoyenneté, et d'en parler dans toutes ses
dimensions, humaines, techniques ou autres.L'informatique et, surtout, l'Internet changent le monde et les rapports
humains, comme en son temps l'imprimerie qui, elle aussi, a préparé la
démocratie par la diffusion des idées. Ce fut rapidement compris des
pouvoirs de l'époque qui ont toujours cherché à contrôler l'imprimerie,
comme les pouvoirs actuels cherchent maintenant, pour les mêmes raisons, à
prendre le contrôle de l'Internet. Ce changement ne peut pas ne pas avoir
d'effet sur l'école et sur la formation du citoyen, même s'il est
souhaitable de ne pas précipiter les choses, et de séparer avec
circonspection l'essentiel de l'accessoire.Ce qui importe, ce sont les concepts et les dimensions nouvelles de
l'espace, du temps, du savoir et de la communication.L'informatique est tout à la fois une science, une technologie et un
ensemble d'outils. Les disciplines plus anciennes distinguent sans problème
ces trois composantes, et nul ne confond la thermodynamique, la technologie
des moteurs à explosion et le mode d'emploi d'un véhicule automobile.
L'école se doit d'enseigner la science, de l'illustrer et de la situer par
la technologie, et de la concrétiser par l'exemple d'outils ou de
réalisations. Dans sa pratique actuelle, l'introduction de l'informatique à
l'école, et malheureusement souvent à l'université, est critiquable parce
qu'elle entretient la confusion entre ces trois composantes. Elle se limite
souvent à présenter quelques outils, éphémères et donc accessoires, en les
faisant passer pour de la technologie, et en ignorant complètement la
science, pourtant riche et originale.Une telle inversion des valeurs et des priorités, peut-être justifiable dans
quelques filières professionnelles, est contraire aux principes de pérennité
et d'universalité qui doivent régir la formation des hommes. Faut-il
enseigner l'informatique à l'école ? Oui, car c'est une nouvelle dimension
scientifique de notre monde. Mais il n'est pas pour cela nécessaire de
participer à la course à la puissance matérielle et au logiciel dernier cri
qui en demande toujours plus. De toutes façons, ce logiciel sera obsolète
avant peu. Bien au contraire, il faut illustrer cet enseignement avec les
logiciels les plus à même de mettre en évidence les principes fondamentaux
de l'informatique et de concrétiser les concepts, dont certains relèvent
aussi de la philosophie, comme par exemple le rôle et la nature du langage.
Ces logiciels ne sont pas nécessairement ceux du monde professionnel.
L'enseignement de la physique commence par le levier et le plan incliné, et
il procède en isolant les phénomènes pour mieux les percevoir. Mais quelle
perception peut-on avoir des principes de l'informatique quand ils sont
masqués derrière le clinquant magique des interfaces modernes ?Cette course à la puissance, souvent inutile, est voulue effectivement par
Microsoft et consorts, qui, en contrôlant la disponibilité des logiciels,
interdisent à quiconque les pauses technologiques. Elle est néfaste à la
formation, pour laquelle ces pauses sont indispensables. Elle est également
inégalitaire, car l'école ne dispose ni du temps ni des ressources
nécessaires pour participer à cette course, qui ne profite, au mieux, qu'à
ceux qui sont assez riches pour le faire par leurs propres moyens. Mais
contrairement à ce que prétend prouver une emprise totalitaire sur le marché
et, curieusement, sur les média, Microsoft n'est pas la seule solution, ni
la meilleure, ni la moins chère. La communauté internationale des
informaticiens développe depuis longtemps des logiciels, dits libres, qui
sont gratuits, de grande qualité, à la disposition de tous, et certainement
beaucoup mieux adaptés aux objectifs, aux besoins et aux ressources de
l'école. Ces logiciels sont largement préférés par les chercheurs, qui les
utilisent couramment dans les contextes les plus divers, et jusque dans la
navette spatiale.On peut d'ailleurs, de façon plus générale, s'étonner de ce que
l'administration, et en particulier l'Éducation Nationale, préfère acheter
(et imposer à ses partenaires) des logiciels américains, plutôt que
d'utiliser des logiciels d'origine largement européenne, gratuits et de
meilleure qualité, qui préserveraient notre indépendance technologique et
seraient plus susceptibles de créer des emplois, et qui possèdent déjà, sans
publicité, une communauté d'environ 5 millions d'utilisateurs, dont nombre
de sociétés industrielles et commerciales. Cette dérive mercantile vers
l'ouest n'est-elle pas le pendant anti-républicain - car l'État y perd de
son indépendance - de la dérive utilitariste de l'enseignement ?Ces ressources libres, non commerciales, mises à la disposition de tous,
sont un pur produit de l'Internet et d'une tradition universitaire utopiste
qui veut que, au-delà des droits d'auteurs et autres brevets qui encombrent
de plus en plus l'Université, les biens immatériels, les produits de
l'esprit, soient la propriété indivisible de l'humanité.Car, par tradition, l'Internet n'est pas, ou fort peu, ce lieu de
consommation passive, de lien social minimum, que l'on prétend, et que l'on
nous imposera si nous, citoyens, n'apprenons à nous en défendre.L'Internet est avant tout un lieu de rencontre, de discussion, de
confrontation, d'entraide, de collaboration, de culture, de citoyenneté et
de tolérance. C'est au travers de l'Internet que des milliers de volontaires
de tous les pays, dont la plupart ne se rencontreront jamais qu'en esprit,
collaborent bénévolement pour réunir, pour le bénéfice de tous, des
ressources de toutes natures. Ils conçoivent des logiciels, nous l'avons
dit, souvent meilleurs que ce dont l'industrie est capable (et cela
s'explique par la nature nécessairement sociale du processus de création).
Mais ils élaborent aussi des ressources éducatives, des manuels, des
bibliothèques littéraires libres, des collections iconographiques, et bien
d'autres. Tout cela gratuitement, alors qu'ailleurs on veut rendre payantes
les bibliothèques de prêt. Et pourquoi bouderait-on son plaisir parce que le
poème de Musset, ou la citation de Jefferson, que l'on a reçu dans sa boîte
à lettres, est sous forme numérisée ?L'Internet est un lieu de connaissance et de culture, certes encore en
gestation. C'est aussi un lieu d'éducation citoyenne, parce que la masse de
l'humanité et sa diversité y sont plus directement perceptibles, parce que
les interactions sociales ou asociales y sont plus manifestes, parce que la
liberté d'expression y est plus grande, plus effective, mais aussi plus
responsable, et surtout parce que la règle démocratique y est une tradition
dans la plupart de ses structures.Alors, l'Internet a-t-il sa place à l'école ? À l'évidence, la réponse est
oui. Ce n'est pas un outil informatique ou une télévision, mais un lieu de
vie et d'expression dont l'apprentissage vrai relève d'un cours
d'instruction civique. C'est aussi une immense bibliothèque, et un musée
universel dont il faut apprendre à utiliser les ressources, comme on apprend
à utiliser celles des CDI de nos collèges, mais auxquels on peut également
apprendre à apporter sa contribution.Il est cependant tout aussi vrai que l'Internet n'a aucune raison d'occuper
une place excessive dans l'enceinte de l'école, dont un rôle indispensable
n'est que d'en permettre l'apprentissage. Au delà de cet apprentissage, la
vie sociale, l'exercice de la citoyenneté, la lecture des livres, ou la
visite des musées, même électroniques, sont des démarches personnelles.-----
[1] "L'école doit-elle fabriquer des internautes ou instituer des citoyens
?", Robert Redeker, Le Monde, 12 septembre 1997, page 14.[2] La réponse de M. Bernard Maître du 20 septembre, parue après la
rédaction de ce texte, n'a fait que confirmer cette crainte.Septembre 1997, Libre reproduction © Copyright Bernard Lang, Véronique
Viguié Donzeau-gouge, Pierre Weis - Licence LLDD v1 -
http://pauillac.inria.fr/~lang/licence/v1/lldd.html[fin du document]
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